Les lettres de Madeleine-Sophie : un héritage toujours vivant

Un rêve missionnaire qui prend naissance

Au début du XIXe siècle, la Société du Sacré-Coeur vient tout juste d’être fondée. Madeleine-Sophie Barat, récemment élue Supérieure Générale (1806), voit se multiplier les demandes d’ouverture de nouvelles maisons. Depuis toujours, elle rêve de faire connaître l’amour du Christ au-delà des frontières, à l’exemple de saint François-Xavier et saint François de Sales.

En 1804, elle rencontre Philippine Duchesne, une jeune femme qui lui fait part de son souhait d’être missionnaire. Son désir devient encore plus fort après une expérience spirituelle marquante, qu’elle nomme sa « nuit de feu », lors du Jeudi saint 1806. Elle écrit alors : Toute la nuit, j’ai été dans le nouveau continent. Philippine n’a plus qu’un souhait : partir vers des terres lointaines pour annoncer l’Evangile pour instruire les idolâtres de la Chine ou autres pays. 

Une lettre à Philippine…

En août 1806, Madeleine-Sophie se trouve à Bordeaux pour accompagner des jeunes femmes en formation à la vie religieuse pour rejoindre Poitiers. Elle observe les navires quittant le port pour le Nouveau Monde. Elle [perd] de vue et de pensées ses compagnes, son esprit s’envole sur les hauteurs de Grenoble, près de Philippine qu’elle vient chercher, puis revient au niveau de la mer prêtes à nous embarquer sur un de ces vaisseaux, pour aller, enfin, où vos désirs vous appellent. 

Douze ans plus tard, en mars 1818, ce rêve devient réalité. Philippine Duchesne et quatre compagnes montent à bord du Rebecca, au départ de Bordeaux, direction la Louisiane ! L’aventure missionnaire de la Société du Sacré-Cœur commence alors, portée par le même feu intérieur qui les animait depuis tant d’années.

 

Avec la contribution des archives BFN