Dilexit nos – Chapitre 2 : Des gestes et des paroles d’amour

« Le cœur du Christ est le noyau vivant de la première annonce » (§32)

Dans notre relation personnelle au Christ, dans les relations fraternelles avec nos sœurs, nous faisons l’expérience d’être aimées telles que nous sommes, jusque dans nos failles et notre vulnérabilité. C’est sur ce fondement que nous prononçons nos voeux, nous confiant en la fidélité de Dieu et en l’amour de nos sœurs (Constitutions §118). Par cet amour qui les fonde, nos communautés sont en elles-mêmes témoignage et source pour d’autres : jeunes et adultes, étudiantes de nos colocs ou de nos réseaux, voisins d’immeuble ou de quartier, gens de passage, amis qui viennent y chercher un lieu de silence et d’intériorité, une écoute, un accompagnement, une convivialité.

« Le Christ n’a pas voulu beaucoup nous expliquer son amour pour nous, mais il l’a manifesté par ses gestes » (§33)

Religieuses du Sacré-Cœur, nous sommes appelées à entrer dans les sentiments du Cœur du Christ, pour nous laisser unir et conformer à Lui, et rayonner par notre amour et notre service la charité même de son Cœur (Constitutions §4). Tout ce que Jésus est et vit dans les évangiles – proximité, tendresse, compassion, nous sommes appelées à le vivre dans le concret.

• Appelées à  nous faire proches, à regarder avec tendresse ce monde « béni et brisé », à nous laisser déplacer, à élargir nos cœurs, à susciter ouverture et relation vivante là où il y a cloisonnement, entre-soi, rejet de l’autre, indifférence.
• Appelées à poser des gestes et des paroles qui donnent à entrevoir le Cœur de Jésus, à accompagner sur un chemin qui permettra de se savoir aimé, de faire confiance et de se déployer en liberté.

« Jésus attend aujourd’hui que tu lui donnes la possibilité d’éclairer ton existence, de t’élever, de te remplir de sa force. « Lorsqu’Il t’appelle, te convoque pour une mission, Il commence par te regarder, Il pénètre au plus profond de ton être. Il perçoit et connaît tout ce qui est en toi » (§38,39)

Se laisser regarder par le Christ, c’est laisser ce regard nous révéler qui nous sommes à ses yeux, nous émerveiller du potentiel qu’il suscite, en assumant et dépassant nos peurs et nos limites. Ce regard embrasse l’intérieur comme l’extérieur, permet de passer constamment de soi au monde et  du monde à soi, comme le mouvement de battement du cœur.

Avec les laïcs qui coopèrent à notre mission d’éducation, nous cherchons à porter sur chaque personne une regard d’amour qui s’adresse au plus profond de l’être en croissance et à mettre en œuvre une « pédagogie du cœur » (Projet Educatif de la Fondation Canonique Sophie Barat Education) :  un cœur qui, par l’expérimentation et le temps nécessaire au cheminement, prend confiance, apprend à discerner, s’ouvre aux besoins du monde, s’engage avec d’autres pour la transformation du monde.