Le 23 mai dernier, à l’occasion du lancement de Sophie Barat Éducation et du centenaire de la canonisation de sainte Madeleine-Sophie Barat, fondatrice de la Congrégation du Sacré-Cœur, nous avons eu la joie d’entendre un discours émouvant et inspirant prononcé par Anaïs, élève de terminale au Sacré-Cœur d’Amiens.
Portée par le thème « Transformer le monde », Anaïs Ongdanoum a livré un message fort, empreint d’espoir, de réalisme et d’humanité. À travers ses mots vibrants, elle nous invite à croire en la force du lien, de l’accueil, du don de soi. Un appel à agir avec le cœur, dans l’esprit même de Madeleine-Sophie.
Voici son discours :
Si je suis devant vous en ce jour si particulier du centenaire de la canonisation de notre fondatrice, c’est parce que j’ai été chargée par M. Dingeon [Chef d’établissement], d’une mission bien importante : vous proposer un discours sur le thème de « transformer le monde ». Voilà une tâche complexe, protéiforme mais si capitale, si primordiale.
Transformer le monde. Ça sonne comme un rêve d’enfant, comme un secret que l’on garde au creux des mains, comme une objectif idéal. Et pourtant… Qui peut affirmer ne jamais l’avoir souhaité ? Qui peut ne pas se souvenir d’avoir prononcé une phrase aussi douce que « quand je serai grand, je ferai… »
Transformer le monde. 3 mots qui résonnent différemment chez chacun d’entre nous et qui pourtant nous unissent. Pour certains, c’est la paix, pour d’autres, moins de pauvreté.
Moi je pense que, ce serait moins de violence, moins de faine, plus d’égalité, plus de partage. Y aurait-il une formule magique ? Un mot ou deux qui, d’un claquement de doigts, rendrait ce monde plus heureux ? Un abracadabra, qui permettrait de rendre la vie sur Terre, magique ?
Mais une telle chose n’existe pas… Enfin, je ne crois pas. Il nous faut donc l’inventer, chercher au plus profond de nos cœurs la formule miracle. C’est précisément cela que Madeleine-Sophie Barat a tenté de faire, et que chacune des personnes qui continue sa mission essaie de faire à leur tour.
Au Sacré-Cœur, j’ai pu faire des maraudes, j’ai pu voir sourire des cœurs en pleurs, mettre des noms sur des visages invisibles, aborder de nombreuses personnes, toutes différentes.
Et si l’essentiel était là : avoir le cœur ouvert ? S’ouvrir aux autres, les accepter, peu importe leur horizon. Les accepter même dans l’opposition (plus difficile, je n’en doute pas). Je vous le demande : N’est-ce pas suffisant pour transformer le monde ?
Moi, je pense que si. Je pense que si chacun voyait en son prochain, un ami, ce monde sourirait bien plus souvent. N’ayons pas peur de donner, d’aller vers autrui, de lui offrir un sourire. N’ayons pas peur d’avoir la main sur le cœur, de l’avoir au bord des yeux, car moi, c’est ce que j’ai appris ici
Que l’on m’accuse d’être utopiste, d’être candide : de tout cela, je plaide coupable. Pardonnez-moi d’avoir de l’espoir, j’ai conscience que c’est un travail compliqué, mais je vous implore, d’au moins essayer !
Si nous sommes réunis en ce jour, c’est pour assister à une passation. D’une manière plus symbolique, je vous donne mes mots et mes espoirs, en espérant qu’à votre tour, vous les fassiez rayonner.
Pensons l’humanité comme une orchestre. Pensons l’unisson possible. Pensons à cœur ouvert.
-Anaïs Ongdanoum